Regarder un potier tourner c’est toujours magique. La terre se forme, se déforme, s’évase et hop un bol, un pichet ou un vase. J’ai beaucoup d’élèves qui ont commencé les cours de tournage en ayant vu des potiers faire et qui sont tombés sous le charme de la terre. D’autres ont vu des vidéos sur internet et ça les a fasciné.
Certains ont même acheté un tour et s’y sont mis en regardant les tutos du net. Mais ils se sont vite rendu compte des difficultés que cela implique.
Voici quelques photos des élèves en stage de tournage pour vous décrypter les étapes et les principales difficultés rencontrées. Chaque étape est importante pour bien commencer à tourner
Préparer sa terre
Cette étape est très importante quand on débute. On la travaille pour la rendre homogène, l’assouplir, la mettre en forme et éliminer les bulles d’air. Les bulles d’air doivent absolument être éliminées , si il en reste dans la pièce mise au four , l’air de la bulle s’expanse et la pièce éclate. Pour le tournage les bulles font que la pièce ne monte pas correctement et se déforme. Pour les sculptures même si on les vide avant la cuisson elle éclaterait aussi. Je vous mettrait de photos de ses pièces en sculpture qu’il a fallu recoller, colmater pour les finir
Pour éliminer les bulles on travaille la terre de différentes façons. Pour les sculptures on bat la terre avec une batte, on peut la jetter sur le plan de travail à plusieurs reprises pour que les bulles se tassent, combiner ces deux techniques.
Pour le tournage on la prépare usuellement en tête de bélier . Cette technique fait des plis successifs qui s’écrasent les uns sur les autres et qui chassent les bulles. Le temps de préparation dépend de la terre : recyclée ou neuve.
Voici en photos les principales erreurs à ne pas suivre
Si vous êtes dans le doute vous pouvez couper la motte en 2 avec un fil pour vérifier et recommencer.
Pour la tête de bélier il faut bien tenir la motte entre ses paumes , pour ne pas qu’elle s’étale en galette,et se servir de poids du corps pour l’aplatir. On ne la fait pas rouler comme une pâte à terte surtout!
Pour faciliter le début du tournage, on prépare les balles de terre en boule ou en pain de sucre. Il faut bien taper la terre avec la paume de la main pour la tasser et donner forme.
Cette étape qui semble fastidieuse est indispensable pour la suite. Elle met déjà à leur place les plaquettes d’argile et par expérience mes élèves réguliers ne la bâclent plus.
Au début de mon Cap on devait préparer une dizaine de balles chaque matin, ça nous a bien réveillés sans le café!
Le poids de terre
Pour débuter 500g de terre ou un peu plus pour des mains puissantes, 600g, est un poids idéal. Suffisant pour bien avoir la balle entre ses mains, et cette quantité est adaptée pour ne pas trop peiner. Les débutants perdent beaucoup de terre et certaines fois à la fin il ne reste plus que la moitié de la quantité initiale!
Quelle terre?
Pour tourner il vaut mieux choisir une terre lisse, sans chamotte, sans grains. La couleur n’a pas d’importance, ni la température de cuisson, faience ou grès, rouge, blanc,… On peut s’entraîner avec n’importe quelle terre que l’on trouve dans les magazins de loisirs.
. Il faut s’ajuster à sa terre : certaines sont très plastiques, d’autres nécessitent de tourner avec beaucoup d’eau. Je ne recommande pas la porcelaine au début qui est très délicate à tourner et ne pardonne pas les erreurs.
Et la terre autodurcissante
Cette terre durcit avec l’air et ne nécéssite pas de cuisson, si elle peut être utilisée pour sculpter des petites pièces elle ne peut en aucun cas se substituer à de l’argile naturelle. Elle ne possède pas les mêmes propriétés et n’est pas du tout conseillée pour tourner. Et on ne peut pas l’émailler.
Les balles de terre bien préparées vous êtes prêts à tourner!