Céramiste, c’est plusieurs savoir- faire en même temps.

A partir d’un simple morceau de terre, on crée un objet, modelé, tourné ou sculpté. On arrive à faire une pièce en volume qui occupe l’espace, que l’on peut toucher avec les yeux et avec ses mains.

Sur mes pièces tournées, j’ajoute souvent des motifs modelés à la main, des fleurs, des formes géométriques, …

      

Mais on peut être amené à faire des ajouts plus importants,  réaliser une pièce plus grande avec des parties sculptées. On peut    combiner plusieurs techniques ensemble. Tourner des parties et y rajoutter des formes faites en modelage. Ou faire une sculpture évidement.

 

                                                

Ci- dessus, c’est une sculpture réalisée au tournage et en sculpture. Le corps a été tourné, le haut du corps, je l’ai modelé directement sur la base.

C’est pourquoi , parallèlement à ma formation de céramiste, j’ai fréquenté un atelier de sculpture.

J’ai longtemps travaillé dans cet  atelier de sculpture classique pour y apprendre les bases de ce qui me servirait pour mon futur métier . C’est une formation très utile quand on fait par la suite du modelage. Cela permet une approche de la terre différente mais complémentaire.

On apprend à visualiser dans l’espace, se rendre compte des volumes à apporter et  des proportions à suivre. Le contact avec la terre se fait petit à petit, par le toucher bien sûr, mais par ajouts successifs de terre, d’évidage, de lissage. C’est un contact méticuleux et exigeant qui me sert aujourd’hui énormément.

On commence à avoir  un regard critique sur sa pièce. Par la suite cela permet de  visualiser rapidement ce qui cloche dans les proportions et  dans les volumes.

Le travail de sculpture  à la taille consiste à partir d’un bloc de terre qui a la forme générale de ce que l’on veut obtenir.  Ensuite il faut retirer, ou parfois ajouter, de la matière pour arriver peu à peu à la sculpture désirée.

C’est un travail de longue durée. Il faut creuser, enlever petit à petit de la terre, lisser, rajoutter de la terre aux endroits qui en manquent pour donner le volume suffisant. Il faut arriver à visualiser sa pièce dans l’espace et la travailler de tous côtés.

A l’atelier, nous travaillions essentiellement sur le corps humain au début. Cela permet une exigence dans le travail qui sert  après  à faire des pièces plus contemporaines oud’ autres plus géométriques ou libres.

L’exercice du travail sur le corps humain est difficile. Il faut avoir des bonnes connaissances en anatomie pour arriver à rendre les courbes, les creux et les pleins, à placer les muscles là où il faut. Il faut respecter les proportions du corp humain pour aboutir à un résultat convenable.

Voici quelques pièces que j’ai réalisé  en terre.

C’est ma propre main! C’est un travail difficile, car une main pose et l’autre modèle, faire avec une seule main c’était vraiment pas évident au début, mais voici le résultat.

 

La sculpture suivante est réalisée d’après un modèle vivant. La personne prend une pose, mais ne reste immobile que pendant un certain temps. Il faut donc vite prendre ses repères et visualiser les formes pour les sculpter ensuite.

Parfois sur des pièces en hauteur, on est amené à y insérer des tiges en métal ou en bois, pour soutenir la pièce pendant le travail et éviter qu’elle ne s’affaisse. C’est la tige que vous apercevez sur les photos, on la retire évidemment après, quand la terre est suffisamment sèche et solide.

 

Un autre corps humain, mais traité cette fois de façon plus moderne, avec des volumes plus lissés.

Un buste humain en cours de réalisation

 

Ce travail à l’atelier de sculpture, m’aide quotidiennement dans mon atelier. Cela me sert pour mes petits modelages, mais également pour produire des sculptures plus importantes.

J’espère que ce petit article vous aura permis de voir une autre facette de toutes les possiblités que permet la terre. En tout cas,  la terre  continue à m’offrir tous les jours. J’ expérimente , j’ essaye, il y a tellement de choses à faire et à découvrir encore.