Vase Frou Frou, tourné à la main et entièrement recouvert de fines feuilles dentelées.
Quand j’ai commencé ma pièce, je voulais obtenir un vase boule, bien rond. Mais après l’avoir tournassé, je l’ai finalement trouvé trop simple, et je me suis dit que la rondeur de cette pièce pouvait être conservée mais sans cet aspect très lisse.
Toutes les pièces sont superbes quand elles sont faites avec la régularité du tour. Mais le tour peut aussi servir de prélude à d’autres compositions par le biais de l’estampage, de déformations, de rajouts.
Sur le vase « Frou Frou », je me suis rappelée de la danseuse de Degas que j’avais vu au musée d’Orsay. En m’inspirant des frou-frou des tutus des danseuses, j’ai modelé des sortes de feuilles irrégulières et dentelées.
Chaque « feuille » est modelée patiemment une par une. La petite boule de terre est étirée, aplatie, affinée jusqu’à la limite de la rupture. Il se cré un contraste entre le vase bien solide et proportionné et la fragilité et l’irrégularité de ces dentelles de feuilles.
C’est un travail long et minutieux. Il faut faire les feuilles une par une, étirer la terre de façon quasi similaire et ensuite les coller délicatement sur le vase. Parfois elles se déchirent et il faut recommencer l’assemblage.
Mais si il faut rester appliqué, c’est aussi un moment de concentration où lon est avec soi même pendant la création. On a le plaisir de voir surgir peu à peu ce qui n’était encore qu’imaginaire.
Le voici vu du haut. On dirait une sorte de coquillage ou de graine. Les feuilles de terre dessinent une arabesque tout autour du col, à mi chemin entre végétal et animal.
Le voici terminé, je le trouve très féminin, il me rappelle le plissé des tutus de danseuse. Je l’ai émaillé en blanc pour garder la pureté de la forme.
Vase Frou Frou, quand la terre s’en mêle….