Je ne pouvais pas évoquer la Biennale de Venise 2017 sans vous parler de la médiatique exposition de Damien Hirst. Elle est présentée dans deux lieux : le Palazzo Grassi et le Punto della Dogana appartenants à la Fondation Pinault. Une exposition grandiose, démesurée, incroyable qui a fait beaucoup parler d’elle, qui ne laisse personne indifférent.
« The treasures of the unbelievable wreck »
Ou les « Trésors de l’épave de ‘Incroyable » débute comme une histoire de légendes : au large de l »Afrique, l’épave d’un vieux galion romain, l’Apistos, appartenant à un riche esclave Cif Amotan II (ou anagramme de » I am a fiction ») a été découvert.
Ce bateau transportait des trésors de l’Antiquité et a sombré au large. L’épave a été découverte récemment et les précieux objets ont été remontés par des plongeurs sous-marin et sont présentés au public.
Une fable où tout a été fait et imaginé de toutes pièces. Un scénario où chaque détail a été peaufiné pour coller à une vraie réalité.
Toutes les antiquités ont été réalisés de nos jours mais tout semble véridique. Les pièces sont usées et patinées par le temps et l’eau des profondeurs, recouverts de coquillages et de coraux.
L’exposition impressionne dès le hall d’entrée avec un colosse décapité de plus de 18m de haut. Il a été monté pièce par pièce dans l’atrium du Palazzo Grassi. Immense, il surplombe le visiteur avec sa silhouette gréco-romaine et nous place d’emblée face au gigantisme de l’exposition. Il semble en bronze mais en fait il est entièrement en résine.
Au début de l’exposition au Palazzo Grassi , des vidéos sont projetées pour nous impliquer dans la découverte archéologique. On voit les pièces se faire remonter une par une par des plongeurs du fond de la mer. On se noie dans le bleu de la mer quand on finit par remarquer des détails incongrus : une licorne, une statue avec des oreilles de Mickey, un crâne gigantesque …
L’exposition continue avec des statues énigmatiques, semblables aux dieux et déesses des mondes antiques. On croirait visiter les vestiges d’une ancienne civilisation antique comme l’Atlantide ou Mu ou les tréfonds d’un musée tel que le Louvre. On oublie l’invraisemblable pour admirer l’extravagance, la démesure et la fausse réalité des statues et autres coquillages gigantesques. L’ampleur du nombre des pièces fait qu’on finit par être submergé , désorienté, ébloui.
On découvre des sculptures qui font appel à la mythologie commune: grecque, romaine, maya,…mais aussi à la culture pop, kitsh, mangas. Sphinx, robot, Bouddha, animaux extraordinaires,… Toutes les civilisations, histoires anciennes et références culturelles sembles être réunis dans cet amoncellement de trésors. Des matières précieuses : or, malachite, jade, parfois c’est de la résine qui imite la matière, d’autres fois c’est du vrai marbre, on ne sait plus.
Un Bouddha en jade, un Pharaon en granit, or et agate.
La déesse Hathor en or, argent et turquoise
« Best friends » en bronze
Dans la dernière salle pour parachever l’exposition, des dessins couleur sépia, sont accrochés au mur, ils montrent les trésors retrouvés .
Le galion naufragé a été reconstitué tel une maquette en bois. Dans les soutes du bateau, les trésors découverts et exposés, sont représentés en échelle miniature.
Deuxième partie de l’expo
A la Punta della Dogana, c’est toujours encore plus impressionnant. Des immenses sculptures s’élancent au plafond recouverts de coraux, d’algues et autres résidus marins multicolores. Des dieux antiques en colère, des animaux hors normes,…
La salle des bijoux. Des têtes en or, des pierres précieuses, des colliers,…
En clin d’oeuil le Mickey recouverts de coraux!
On trouve tout comme dans un musée : statues et bijoux mais aussi jarres, poteries, épées, boucliers,…
Les statues portent sur leur dos le détail qui interpelle!
Haten en marbre, agate et or
Toutes ces œuvres sont au vente, de la plus petite pièce de monnaie jusqu’aux statues gigantesques. Certaines ont été faites en plusieurs matériaux et il y a parait il de nombreux acquéreurs.
Le retour de Damien Hirst
L’artiste n’avait pas fait d’exposition depuis presque 10ans, il a fait par le passé des oeuvres médiatiques, controversées et provocatrices. Cette exposition est absolument à voir, par son ampleur et aussi par les détails, la méticulosité de toutes ces réalisations. J’en suis ressortie éblouie, avec une vraie sensation d’avoir été emmené dans un autre monde.
L’expo a lieu jusqu’au 3 décembre de cette année au Palazzo Grassi (lien) et à Punto della Dogana. Le billet coûte 18€ pour les deux entrées.